Son œuvre religieuse
Le renouveau de l’art sacré
C’est donc en 1920 qu’Henri de Maistre, guidé par sa foi, rejoint les Ateliers d’Art Sacré qui avaient comme objectif de rénover l’art chrétien (par exemple par l’utilisation du béton) et de « former des artistes et des artisans à la pratique de l’art chrétien pour fournir aux églises, spécialement aux églises dévastées par la guerre, des œuvres d’art d’un caractère à la fois esthétique, traditionnel et moderne. »
Aux Ateliers, on entrait comme apprenti, devenait ensuite compagnon, puis maître, dans un esprit de collaboration ou d’« esprit d’équipe des artisans du Moyen-Âge », avec une quasi-parité entre hommes et femmes. Etre artiste, pour eux et elles, c’est un métier. C’est aussi, pour de Maistre, un refuge contre le matérialisme et l’individualisme et un lieu de réflexion spirituelle. Installé au 8, rue de Furstenberg à Paris, les Ateliers reçoivent dans les années vingt et trente de nombreuses commandes et réunissent différents savoirs-faires : fresque, vitrail, sculpture, orfèvrerie …
Dans le cadre des Ateliers d’Art Sacré, Henri de Maistre sera maître d’oeuvre d’un certain nombre de grandes décorations religieuses, souvent réalisées dans un style très expressionniste, par exemple à l’église du Saint Esprit et la chapelle de l’école Saint-Michel de Picpus à Paris, à la chapelle de la Communauté de la Providence à Mende, …
Parallèlement, il exécute une série de commandes personnelles, par exemple un rétable consacré à Saint-Sébastien à la cathédrale de Soissons, ou un chemin de croix à l’église d’Anglards-de-Salers (Cantal). Il reste par ailleurs fidèle à l’art de la fresque.
La quasi-totalité du travail d’atelier religieux d’Henri de Maistre (études, dessins, esquisses, peintures de chevalet, cartons de fresque, travaux préparatoires aux grandes décorations,…) se trouve aujourd’hui au Musée des Beaux-Arts de Bernay.