Henri de Maistre,
Art Sacré et Réalité Poétique
« Harmonie et sensibilité »
Sa vie
Henri de Maistre naît en 1891, troisième d’une famille de sept enfants. Les Maistre sont originaires de Savoie et descendants de Joseph de Maistre. Henri de Maistre passe son enfance en Normandie, dans le domaine familial de Beaumesnil.
Ayant découvert très tôt sa vocation d’artiste, il s’inscrit après sa scolarité à l’École des Beaux-Arts à Paris, dont il rejette rapidement l’académisme.
Mobilisé en août 1914, après un service militaire de trois ans, il est blessé deux fois en 1915 et fait prisonnier au camp d’officiers de Weilburg, en Allemagne, jusqu’en 1918. Marqué par les épreuves de la guerre, il se tournera vers des sujets religieux, sans négliger toutefois son importante œuvre profane.
En 1920, il intègre les Ateliers d’Art Sacré, créés en 1919 par Maurice Denis et George Desvallières, et, en 1925, à la demande de Denis, accepte d’en assumer la direction jusqu’à leur dissolution en 1947. Henri de Maistre assiste Maurice Denis à la décoration de la coupole du Petit Palais à Paris (Histoire de l’Art Français) et au décor de l’église Saint-Louis de Vincennes, mais sera surtout, dans les années trente, maître d’œuvre et artiste associé au décor d’églises : l’église du Saint-Esprit, la chapelle Saint-Michel de Picpus, la chapelle du collège-lycée Saint-Louis de Gonzague, …
En 1922, Henri de Maistre se marie avec Madeleine Delaunay. Le couple aura six enfants.
Tout au long des années vingt, il réalise des décorations profanes dans plusieurs propriétés privées (Beaumesnil, château d’Hattonchâtel à Verdun, manoir de la Pommeraye à Berville-sur-Mer, …). A travers ces décorations murales il perfectionne son art de la composition : « Qu’on me donne des murs », fut alors son crédo.
La période 1930 – 1947 est pour Henri de Maistre d’une grande activité aussi bien dans le cadre des Ateliers d’Art Sacré qu’à titre personnel.
En 1930, il effectue un voyage d’études de six mois en Italie où il s’intéresse aux oeuvres des grands maîtres dans les musées, aux fresques dans les églises et monastères, mais aussi à la nature et à la vie quotidienne.
Henri de Maistre est présent aux grandes manifestations de l’entre-deux-guerres : en 1925, il réalise des décors de l’église du Village Français à l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs à Paris pour lesquels il reçoit le diplôme d’honneur. En 1931, en tant que directeur des Ateliers d’Art Sacré, il supervise et participe à la décoration du Pavillon des Missions Catholiques (architecte : Paul Tournon) à l’Exposition Coloniale, dans un style quasi « multiculturel » : église aujourd’hui reconstruite à Epinay-sur-Seine et classée monument historique. En 1937, il reçoit la médaille d’or pour Le Sacrifice, décoration réalisée au Pavillon Pontifical de l’Exposition Internationale des Arts et Techniques.
Pendant l’été 1939, Henri de Maistre s’installe à Montpellier avec sa famille, en raison de l’état de santé de sa femme, mais va devoir déménager plusieurs fois dans la région. Il ne peut être mobilisé en raison de ses blessures de la Première Guerre mondiale. Il s’efforce de diriger les Ateliers à distance, et, inspiré par le midi, continue également à peindre et à exposer.
Il rentre à Paris en 1943, pour assister aux obsèques de Maurice Denis auquel il rend hommage au nom des Ateliers d’Art Sacré. Le même mois, son frère Xavier de Maistre, résistant, est fusillé par les Allemands à Rouen.
Henri de Maistre poursuit son activité artistique religieuse et profane et participe à de nombreuses expositions, par exemple au Salon d’Automne de Paris en 1944, où il montre des toiles de Montpellier .
En 1947, dans le souci de rester fidèle à l’enseignement des maîtres fondateurs, et en raison d’une raréfaction des commandes, il décide de fermer les Ateliers d’Art Sacré.
En 1949, il déménage son atelier parisien et s’installe à Guiry-en-Vexin où il continue à peindre. Il décède en 1953, à l’àge de 63 ans.