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Donation de dessins et documents d’Henri de Maistre au musée Maurice Denis à Saint-Germain-en-Laye

Le musée départemental Maurice Denis à Saint-Germain-en-Laye vient de bénéficier d’une importante donation de la part des ayants droit d’Henri de Maistre : en effet, le fonds d’archives Henri de Maistre, constitué de nombreux documents et dessins, vient d’enrichir les archives du musée et permet ainsi d’éclaircir davantage le fonctionnement des Ateliers d’Art Sacré, les relations entre Henri de Maistre, Maurice Denis et autres membres des Ateliers ainsi que la conception qu’avait Henri de Maistre de son travail.

Ce don s’ajoute aux donations antérieures d’une vingtaine d’œuvres d’Henri de Maistre, telles que des peintures de son « grand tour » en Italie, des paysages de Collioure ou des portraits de ses enfants.

La collection sera bientôt consultable dans les archives du musée Maurice Denis.

Les dessins d’Henri de Maistre méritent une attention particulière.

Le fonds des dessins d’Henri de Maistre regroupe plus de 2000 références dont environ 1200 – les dessins religieux – se trouvent au Musée de Bernay.

Les dessins profanes sont inclus dans la donation au musée Maurice Denis à Saint-Germain en Laye.

Toute sa vie, Henri de Maistre dessina, que ce soit sur des feuilles de carnets, des feuilles volantes, une facture, un faire-part de mariage, à la mine de plomb, à la encre ou au fusain. Déjà lorsqu’il était au collège, il utilisait ses dessins comme monnaie d’échange avec ses camarades.

Le premier document retrouvé dans ses archives mentionnant cette activité est une carte postale du 4 décembre 1906 – il avait alors 15 ans – adressé à sa mère lui demandant « Voudriez-vous me rapporter de Paris plusieurs mains de papier écolier, des crayons Conté, une gomme Eléphant, deux petits carnets de notes, deux gros cahiers et une plume à dessins. »

A l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, il fait de nombreux nus dont certains sont de grande qualité.

Au cours de la Première Guerre mondiale, il exécute des croquis de soldats et des scènes du champ de bataille. C’est ainsi qu’il participe en janvier/février 1917 au Salon des Armées réservé aux artistes du front où son envoi sera gratifié d’une mention.

Après la guerre et son entrée aux Ateliers d’Art sacré, ses dessins vont de simples croquis souvent accompagnés de notes manuscrites, d’esquisses en couleur jusqu’à des compositions mises au carré et même des cartons de fresques grandeur nature.

Les sujets traités sont nombreux et variés : nus d’atelier, portraits (de son épouse, de ses enfants, des siens, de tiers). Il esquisse des silhouettes, croque des attitudes, des personnages bien typés, des groupes de personnes statiques ou en mouvement, des foules très vivantes. De même les animaux l’inspirent, chiens, chevaux, chevreuils, bovins, et même des lions sans douté copiés ou inspirés par Delacroix.

Les lieux de la mémoire familiale sont une autre source d’inspiration : Beaumesnil, Saint Martin, Saint Just, Grasse. La nature sous toutes ses formes l’intéresse, paysage, arbres, fleurs.

Au cours des années 1920 et 1930, il reçoit des commandes de décorations intérieures d’abbayes, de châteaux : décors de murs, de hottes de cheminée à sujet historique, religieux ou de scènes de chasse de dessus de portes peintes à la manière de Huet et de Boucher.

En 1930, Henri de Maistre fait son « grand tour » en Italie. Passant plusieurs mois dans la péninsule couvrant des carnets de dessins, de notes et de commentaires, d’esquisses de compositions de fresques, peignant sur cartons entoilés des copies des grands maîtres et des esquisses de monuments, de scènes de la rue… De 1930 à 1939, il dessine principalement à Paris, de 1939 à 1943 à Montpellier et dans le Midi, ensuite de nouveau à Paris, et finalement, de 1950 à 1953, dans le Vexin.

Cette donation de dessins au musée Maurice Denis s’accompagne de la donation des archives d’Henri de Maistre, intéressantes à deux titres par les précisions qu’elles apportent sur :

  • La vie et l’œuvre du peintre
  • Par une documentation inédite et très large sur les Ateliers d’Art Sacré, leur fonctionnement, leurs maîtres et compagnons, leurs élèves, leurs réalisations et la part qu’ils prirent dans la rénovation et l’évolution de l’art religieux au XXe siècle.

Par ailleurs, une sélection de dessins religieux sera présentée lors d’une exposition au Musée de Bernay en 2018.

Xavier Lalloz et Sandra Nagel

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